A vos marques, prêts, compostez !
Jeudi 14 novembre après-midi, dans la fraîcheur de l’automne et la bonne humeur collégiale, s’est déroulée l’inauguration du site de compostage du Collège Anne Frank. À quelques jours de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD) le collège s’est engagé dans le Programme Local de Prévention des déchets ménagers et assimilés (PLP) de la Métropole Européenne de Lille (MEL). Ce programme, nous explique François Collado de la MEL, vise une réduction de 10% des déchets d’ici fin 2021 à travers une trentaine d’actions. Le collège Anne Frank est le premier établissement scolaire à se voir doté de composteurs, nous précise-t-il. Il va falloir assurer !
On pense souvent faire un effort suffisant en participant au tri sélectif mais il faut garder à l’esprit que le mieux est de ne pas produire de déchets. Le recyclage est coûteux et parfois lui-même générateur de gaz à effet de serre. Qu’en est-il des biodéchets issus de nos jardins, des épluchures de nos cuisines et cantines, du trognon de pomme de notre goûter ? Ils sont composés en grande partie d’eau, les incinérer est un non-sens, aujourd’hui plus que jamais.
L’association «Des Jardins et des Hommes» a été mandatée par la MEL pour nous équiper et nous guider pendant les neuf mois que dure une formation complète. Anja Schmidt, maître composteur, nous invite à changer de regard : les déchets verts n’ont rien à faire dans une poubelle classique : ce sont des ressources, pour ne pas dire des trésors. Mais, poursuit-elle, ce geste volontaire et citoyen nécessite une formation et un accompagnement minimum si on veut obtenir un fertilisant de qualité et éviter mauvaises odeurs et dégagements de méthane. Bonne volonté doit rimer avec rigueur.
Cette première formation, Anja Schmidt nous l’a dispensée dans la bienveillance et la bonne humeur, répondant très précisément à toutes nos questions car rien n’est laissé au hasard. Aussi nous ne mettrons pas les peaux d’agrumes, les poussières de l’aspirateur, la litière du chat, les cendres de la cheminée, les magazines qui envahissent vos boîtes aux lettres ni de quelconques excréments dans votre composteur. Les peaux de banane sont acceptées… sans leur étiquette. Pas de tonte de pelouse mais des feuilles mortes. Coquilles d’oeufs concassées bienvenues !
D’ores et déjà l’équipe de cuisine menée par M. Puche réserve son marc de café. M. Ribeiro prépare un lit de feuilles mortes broyées pour garnir de matière sèche le fond du composteur. Un seau est à disposition dans la salle de restauration du personnel pour les peaux de bananes (sans étiquette !) ou pelures de fruits divers (sauf agrumes !), ainsi que dans la salle des professeurs. Le temps de préparer la com’, la collecte se tiendra aussi dans le réfectoire des élèves. Les épluchures de la préparation des légumes en cuisine rejoindront aussi le composteur. La brigade des éco-délégués, représentée le jour de l’inauguration par Zachary, est elle aussi sur les starting-blocks. Une course dans laquelle tout le monde est gagnant, pourvu que l’on parte à temps !
Photo N. MERLIN. De gauche à droite : M. Ribeiro s’occupera, nous le disions, de la matière sèche. M. Puche pose et oublie de montrer sa pancarte. Mme Duhayon tient un bio-seau pour l’instant vide, Mme Bigotte le tamis, et Zachary l’instrument de pesée. Anja Schmidt et François Collado semblent confiants.
Un article de N. MERLIN et C. BIGOTTE